Que retenir de l’esport Smash Ultimate en France, un an après ?

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Dès sa sortie le 7 décembre 2018, Super Smash Bros. Ultimate était voué à un avenir compétitif radieux. Ces 365 derniers jours, la pépite de Nintendo a connu une ascension de sa scène esport. Entre nouveaux sponsors et intérêts du développeur, Smash Bros. n’a jamais rencontré de telles opportunités de croître.

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La promesse d’un jeu plus axé vers la compétition. Avec cet espoir, la communauté de Super Smash Bros. For WiiU a tenu bon alors que le nombre de tournois et de participants baissait à vue d’œil. Un espoir dont l’éclat s’intensifiait au fur et à mesure des annonces. Le retour de la dash-dance. Le système de rage moins efficace que son prédécesseur. Le slogan “EVERYONE IS HERE”, pour que chacun ait le bonheur de jouer son personnage préféré. Tant de changements qui promettaient un tournant dans l’esport sur une licence timide face aux jeux de combat plus développés. Élu “Meilleur jeu de combat” lors des Game Awards 2019, Super Smash Bros. Ultimate est un leader de la Fighting Game Community (FGC) par son audience et son activité. Une croissance encore plus visible dans l’Hexagone par des événements marquants.

Les français à l’Albion IV © Pugilat des Étoiles

Une avalanche de sponsors

Deux courts mois auront suffi pour que les géants de l’esport se tournent vers Smash. Le 27 janvier 2019, l’écurie Solary profite d’une vague de recrutement pour intégrer Glutonny dans ses rangs. “Ils ont un bon soutien financier, ils m’aident pour mes déplacements… mais c’est aussi dû au fait qu’ils aident la communauté en général à se développer” se justifiait le meilleur joueur européen sur Millenium quelques mois après l’annonce. Pour preuve, Solary accompagne son sponsoring par NTK, organisateur de tournoi de référence en France. Au fil des mois, du nouveau matériel et des partenariats ont pu naître dans la série d’événements WANTED. Le Solary Circuit a lui aussi illustré l’investissement de la structure, donnant de la visibilité aux tournois de différentes régions tricolores. Des cash-prizes à quatre chiffres rappelant les esports les plus développés de France.

Sur les traces de Solary, la section compétitive de LeStream emmenée par Jiraya s’est elle aussi ouverte à Smash Ultimate. Mi-février, PEW, Ogey et Flow arborent les couleurs de la plus grande WebTV Française. Au tour d’Oryon en novembre pour créer la potentielle meilleure structure gauloise. Au-delà du financement de ses joueurs, LeStream produit l’Octogone, invitational mensuel qui invite les meilleurs joueurs à s’affronter pour des sommes toujours plus surprenantes (5000€ pour l’Octogone Plus, le 9 juillet). Sur la WebTV de la structure, des émissions sont fréquemment organisées pour mettre en avant les joueurs et les personnalités de la communauté. En août, la chaîne a retransmis les finales de l’EVO 2019.

 

Bien que ces deux colosses soient à part, d’autres organisations ont montré leur intérêt pour Smash Ultimate. Team Oplon est derrière Jeda depuis le 21 décembre 2018. L’AS Monaco a soutenu Enki et Yass et dirige toujours VinS. Plus récemment, Helios Gaming a recruté ZHT. Les opportunités abondent pour les joueurs, même à niveau moyen. Les structures comme Bunker ou Warthox Esport permettent à des joueurs motivés de se déplacer. Ainsi, les tournois majeurs d’Europe deviennent plus accessibles, et avec eux s’accompagne l’investissement du développeur du jeu.

Nintendo sur le devant de la scène

À la sortie de Super Smash Bros. For WiiU, l’entreprise Japonaise avait promis un suivi compétitif digne de ce nom. Des paroles restées en l’air pour les joueurs, se plaignant des conditions déplorables dans lesquelles ils avaient dû évoluer lors des championnats de France de Nintendo. “Le casual gaming est une bonne chose, mais le fait de rejeter la compétition et de négliger cette partie de leur communauté nous a déçu.” expliquait Samplay, organisateur de tournoi, à Hitek. Avec la sortie de Smash Ultimate, la section européenne de l’éditeur a fait taire les craintes de représailles. Les finales de l’European Smash Ball Team Cup ont connues une production rarement vue en Europe, se plaçant comme l’un des événements les mieux réalisés de 2019. “C’est un format très rafraîchissant, très innovant” soulignait Ogey lors du C Dans l’Nair diffusé sur notre chaîne Twitch. Par la suite, Nintendo a suivi les retours des joueurs en retirant la Smash Ball, jugée anti-compétitive.

La Team Guezmer aux finales de l’ESBTC à Amsterdam

En parallèle, le Super Smash Bros. Ultimate European Circuit est né. Avec lui, la naissance d’une confiance entre Nintendo et les organisateurs de tournoi partout en Europe. “On voit qu’ils s’investissent de plus en plus. Aujourd’hui, on a un soutien vraiment carré” enchérie Ogey. L’année 2019 a été créatrice du lien entre développeur et communauté attendu depuis plus d’une décennie par les acteurs du jeu. Un lien qui s’étend au-delà des joueurs, jusqu’à la création de contenu et la série de tutoriels Let’s Smash produit en partenariat avec Le Pugilat des Étoiles.

L’expansion des créateurs de contenu

L’arrivée de Nintendo France dans la cour des créateurs de contenu n’est pas nouvelle. Le développeur proposait déjà des vidéos d’apprentissage sur sa chaîne YouTube. Pour autant, il n’avait jamais autant axé ses sujets sur des concepts compétitifs. L’Influence Directionnelle (DI), le ledgetrap, l’edgeguard… des sujets tout aussi complexes que primordiaux pour un joueur compétitif. Pourtant, Nintendo (et Le Pugilat des Étoiles) n’a pas été le seul à s’investir davantage cette année. Super Smash Bros. Ultimate a profité de Bronol et sa communauté forte pour intéresser et vulgariser l’histoire du jeu.

Le Pugilat des Étoiles et O’Gaming à la sortie du jeu © Pugilat des Étoiles

Certains joueurs comme Glutonny ou Radiance ont lancé leur chaîne YouTube et proposent des analyses. La récente chaîne TFSmash intègre les VOD de matchs des WANTED et des vidéos combo. Les joueurs comme VinS ou Enki ont envahi Twitch et des émissions sont apparues, organisées par O’Gaming ou les Super Smash Nanas, pour ne citer qu’eux. La communauté s’est rassemblée pour instaurer des projets sur le long-terme tel que smashultimate.fr. L’objectif est simple : faciliter l’apprentissage et l’accessibilité aux nouveaux joueurs et rentabiliser la notoriété du jeu. “Avant, on n’avait pas assez de participants aux tournois. Maintenant, le problème, c’est qu’on en a trop : les inscriptions se remplissent en 2 jours et il faut des salles plus grandes” se félicite le meilleur joueur de France.

Pour toutes les entités de l’esport Smash, aucun doute qu’Ultimate est l’arbre qui offre le plus de fruits. Il profite de l’ampleur de l’esport et d’un soutien de sa communauté et de son éditeur. Pas question de s’arrêter là : la majorité des créateurs de contenu ont déjà annoncé leurs projets pour l’année 2020. Entre expansions de tournoi, nouvelles émissions et vidéos, couverture médiatique et professionnalisation générale, Super Smash Bros. Ultimate peut rêver.

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